Chapitre #17: Vie de couple

Malgré le fait que la grossesse n'était pas arrivée à terme, Félicité avait accouchée sitôt qu'elle était arrivée à l'hôpital. Le petit Kilian avait donc fait son arrivée dans la famille, et Gabriel était ravi de voir enfin son petit frère, même s'il ne pouvait pas encore jouer avec lui.
Leur mère avait pu profiter de quelques jours de congés, et passer auprès du temps de ses deux petits garçons. Gabriel était heureux de passer du temps avec sa mère et son père à la fois, c'était quelque chose qui n'arrivait pas souvent.

Deux adultes à la maison, cela signifiait un peu moins de travail domestique pour chacun d'entre eux.

Avec sa femme auprès de lui, Akim put se reposer un peu. L'arrivée de ce deuxième enfant l'avait un peu chamboulé, parce qu'il se rendait compte que sa jeunesse était à présent derrière lui. Les longues soirées dans les bars étaient terminées, il devait à présent être un père modèle pour ses deux fils.

Voyant qu'il avait besoin de reprendre un peu de souffle, Félicité s'était mise à la cuisine, même si elle n'était pas particulièrement douée pour ça, et s'était occupée d'une partie du ménage à accomplir. Dès que Kilian pleurait, ou que Gabriel les appelait, elle accourait: ces premiers moments de leur vie étaient importants, et elle ne voulait pas les manquer si elle pouvait être présente.

Akim passa plusieurs après-midi à faire la sieste dans la chambre. Son épouse essayait de tenir la maison la plus calme possible, espérant qu'il retrouve bientôt la forme, et reprenne ses esprits. Elle suspectait un baby-blues, mais avait toujours l'espoir qu'il se sente mieux d'ici quelques jours.

Elle-même comprenait ce qu'il pouvait ressentir, elle avait été pressée de retrouver son boulot, après la naissance de leur premier enfant. Peut-être aurait-elle du rester plus longtemps à la maison, c'était la raison pour laquelle elle avait accepté un peu plus de congés pour cette seconde grossesse. Avoir des enfants, c'était accepter de laisser sa jeunesse derrière soi, et par conséquent, de vieillir.

Le soir-même, elle s'assura d'avoir bien couché les enfants, et qu'ils s'étaient endormis, avant de se déshabiller dans la salle de bains. Elle avait acheté de nouveaux sous-vêtements dans la journée, dans l'espoir de passer une nuit folle avec son compagnon.

Depuis la naissance de Kilian, ils avaient eu peu de temps pour se retrouver,malgré sa présence à la maison. Peut-être que de passer un peu plus de temps ensemble lui ferait du bien, et que retrouver une certaine intimité pouvait lui redonner le moral.

Elle referma la porte derrière elle, et s'avança près du lit.

"Bonsoir, monsieur..."

Quand il la vit, Akim resta un moment sans voix, ne sachant pas très bien comment réagir. Ses yeux restèrent posés un long moment sur le corps de sa femme: malgré leurs deux enfants, il la trouvait toujours aussi belle et aussi attirante.

Son humeur changea du tout au tout, et il se redressa, avec un signe de tête à l'intention de Félicité, qui s'avança sur le matelas. Il l'attrapa par la taille, et l'embrassa longuement dans le cou.

"Vous êtes bien charmante, mademoiselle...
-Je suis désolée, répondit-elle, mais je suis déjà mariée. A un homme très charmant lui aussi, vous savez..."

Akim lui sourit.

Il retira la plupart de ses vêtements, et se plaça au-dessus d'elle. Un moment, il plongea sans regard dans le sien, et elle passa ses doigts dans ses cheveux noirs.

"Je suis désolée si je t'ai négligé ces derniers temps, dit-elle entre deux baisers."

Il hocha négativement la tête. Ce n'était pas la raison pour laquelle il s'était senti fatigué, et de toute façon, il ne voulait pas y penser dans un moment pareil. Elle enlaça son bassin de ses jambes, et se laissa emporter par un flot de baisers plus langoureux les uns que les autres.

Quelques instants plus tard, elle n'entendit plus que sa propre respiration, haletante et saccadée par les mouvements du corps de Akim contre le sien. Elle ne savait plus quand est-ce qu'ils avaient fait l'amour pour la dernière fois, mais elle se rendit compte que cela faisait déjà bien trop longtemps, et que c'était un moment de partage qui lui avait manqué.

Le souffle rauque de son amant résonnait à son oreille, et elle ferma les yeux pour profiter davantage de ce moment. Elle entrouvrit légèrement la bouche, son corps se cambra, et il lui fallut retenir quelques gémissements. Elle ne voulait pas réveiller les enfants, qui dormaient dans la chambre juste en face du couloir.

Avant qu'ils n'éteignent la lumière et s'endorment, Akim la prit dans ses bras, et il la serra fort contre lui.

"De toute ma vie, je n'ai jamais aimé autant quelqu'un de toi.
-Moi non plus, répondit-elle sur le même ton."

Ils se glissèrent sous la couette, réalisant à quel point le dialogue et la vie de couple pouvait être importante, même lorsqu'on avait des enfants. Ils étaient père et mère, mais avant tout deux personnes qui s'aimaient, qui avaient besoin de se le prouver et de partager des moments plus intimes, qui n'appartenaient qu'à eux deux.

Dès le lendemain matin, Akim essaya d'être plus présent auprès de ses deux petits garçons, même si c'était encore Félicité qui préparait les repas, bien que Gabriel lui ait fait remarquer de vive voix que papa cuisinait bien mieux qu'elle.

C'était un petit garçon plein d'esprit, et il commençait à savoir se débrouiller seul, développant une autonomie qui soulageait ses parents, notamment parce qu'il était devenu propre. Il aimait s'asseoir devant le couffin de son petit frère, et le regarder. Il y avait des tas de questions qui lui traversaient la tête, et Akim redoutait le moment où il allait lui demander d'où venaient les bébés.

Il savait cependant qu'un jour, il faudrait parler de certaines choses à ses fils, et en tant que référent masculin, ce serait à lui de leur en parler.

Le premier sourire de Kilian fut adressé à son grand frère, si bien que ses deux parents avaient de quoi être jaloux. Mais c'était beau de voir leur relation grandir petit à petit, et comme ils n'avaient pas une très grande différence d'âge, ils essayaient de favoriser autant de moments de partage que possible.

Cependant, Félicité, à son tour, ne put nier le temps qui passait: elle avait perdu son visage d'adolescente, elle ne pouvait plus dire qu'elle était jeune, même si la vieillesse était encore loin d'être là. Il fallait pourtant y penser, ses enfants n'allaient pas rester des bébés toute leur vie.