15/12/2016

Chapitre #21: Les premiers émois

Gabriel était fier de pouvoir dire qu'en tant qu'adolescent, il avait le droit de se promener un peu partout dans la ville, tant qu'il respectait les horaires imposés par ses parents. Il lui arrivait souvent de sortir le soir, en compagnie de ses amis, que ce soit pour prendre un verre ou pour aller danser un peu.
Akim avait senti un poids s'ôter de ses épaules. Si Gabriel prenait petit à petit son indépendance, il en allait de même pour Kilian, ce qui faisait qu'il n'avait plus que Shéhérazade et Salim à la maison durant la journée. Il devait bien évidemment les surveiller, mais c'était des enfants sages et plutôt obéissants.
Kilian était lui aussi un enfant sage. On l'entendait très peu, il aimait jouer tranquillement dans le parc juste en face de l'école, faire ses devoirs en pleine nature et courir un peu partout. Il n'avait pas vraiment d'amis dans sa classe, mais cela ne le dérangeait pas; il évitait la foule, il préférait être libre de ses mouvements.

Chez lui, il pouvait passer des heures et des heures à ne jouer qu'avec ses voitures ou sa maison de poupées. C'était un petit ange qu'on laissait vivre sa vie tranquillement.
Le jour de Halloween se rapprochait, et si la température extérieure n'était pas encore trop faible pour s'amuser dehors, le paysage changeait petit à petit: les feuilles des arbres tombaient, une lueur orangée s'emparait du ciel plus tôt que d'habitude, et la pluie menaçait les habitants de la ville plus souvent.

Akim continuait ses fournées de cookies aux couleurs de cette fête. Kilian aimait tout particulièrement le regarder, et il notait soigneusement la recette secrète de ces magnifiques cookies en forme de citrouilles.

"La prochaine fois, c'est moi qui les ferai papa!"
Il s'essaya effectivement à la cuisine, grâce au four à pâtisser miniature que ses parents lui avaient acheté pour son anniversaire. Son père était un modèle pour lui, et Akim était heureux de voir que la cuisine l'intéressait: il avait toujours pensé que ce n'était pas seulement réservé aux femmes, bien au contraire.

Lorsque Kilian s'attela à ses fourneaux, il tâcha donc de rester dans les parages pour lui donner des conseils, et pour l'aider s'il en ressentait le besoin.

Ce qui ressortit du four ne fut pas une assiette de cookies, mais des muffins à la vanille dont seul le petit garçon avait le secret.
Gabriel, quant à lui, était à présent bien loin de ces préoccupations d'enfants. Il avait grandi, et ce qui l'intéressait n'avait plus rien à voir, si bien que les deux frères s'étaient un peu éloignés l'un de l'autre.

Son amie Lydia avait grandi, elle aussi, et les deux adolescents passaient beaucoup de temps l'un avec l'autre. Un soir, la jeune fille avait invité son ami à passer à la maison: ses parents n'étaient pas là, ils seraient donc tranquilles sans personne pour leur tourner autour ni les surveiller.

Le jeune adolescent était ravi, et était même arrivé en avance à son rendez-vous.
"Les bouteilles sont dans la cuisine! s'exclama Lydia en laissant entrer son ami.
-C'est grand chez toi! fit Gabriel en inspectant les lieux."

Il avait l'habitude de partager sa chambre avec son petit frère, et il enviait Lydia, qui elle avait une chambre rien que pour elle.

"C'est ça d'être fille unique! répondit-elle."

Elle l'entraîna vers la cuisine, avant qu'ils ne se posent dans le salon.
"Ton copain est au courant? demanda Gabriel en prenant place sur le canapé, une bière à la main."

Lydia haussa les épaules, ce n'était visiblement pas un sujet dont elle avait envie de parler.

"A quoi bon? De toutes façons, je ne suis même pas sûre que ça l'intéresse...
-Si j'avais une copine, je voudrais savoir avec qui elle se trouve, rétorqua-t-il du tac au tac."

La jeune fille avala une gorgée de bière avant de répondre.

"Le mien, il s'en fout. Je sais même pas pourquoi je suis encore avec lui."
Gabriel la poussa pour lui redonner le sourire, et elle n'hésita pas à lui balancer son coussin dans la figure en éclatant de rire.

"Tu exagères, je m'étais bien coiffée!
-Ça ne fait rien, je te trouve toujours aussi belle."

Lydia lui sourit, puis lui prit les mains.

"Merci, tu es gentil... Tu as toujours été gentil avec moi, toi."

Il la regarda dans les yeux, et ne put s'empêcher de lui sourire. C'était vrai, ses parents lui avaient appris à respecter les femmes, mais c'était aussi parce qu'il l'aimait tout particulièrement.
Elle l'emmena dans la chambre qui appartenait à ses parents, et il fut surpris lorsqu'elle déposa un baiser sur ses lèvres.

"Mais...
-Chuuut... fit-elle en posant un doigt sur sa bouche. J'ai envie de te récompenser, parce que tu as toujours été sincère avec moi."

Elle s'assit sur le lit, et, incapable de refuser son invitation, il la suivit. Quand elle l'embrassa à nouveau, il lui apparut à nouveau impossible de la repousser.
Elle était douce et prévenante, et surtout, elle ne le repoussait pas, quoi qu'il fasse et quoi qu'il tente.

"Est-ce que tu...
-Viens, n'aies pas peur."

Il laissa derrière lui toute angoisse lorsqu'elle commença à se déshabiller: il s'approcha d'elle, et elle le happa dans un tourbillon de nouvelles sensations et de nouvelles expériences.

C'était la première fois qu'il se laissait aller à ses expériences amoureuses,et il n'était pas prêt de l'oublier.
Son père ne fut pas dupe. Il avait été jeune avant lui, et en voyant sa façon d'être et son comportement, il se douta rapidement de ce qui avait bien put se passer. Cependant, il ne voulait pas être trop intrusif, ni se mêler de la vie privé de son fils, même s'ils leur fallait parler de certaines choses.

"Tu l'aimes bien, ta copine Lydia..."

Gabriel ne répondit que par un grognement, un peu gêné par la situation.

"Ecoute, fit Akim de but en blanc. Je sais que ça ne me regarde pas, et je ne vais pas t'apprendre comment on fait les enfants. Fais juste attention, ok?"
Gabriel tourna lentement la tête en direction de son père, puis il acquiesça.

"Je sais, je sais.
-Tu es assez grand pour ça, je te fais confiance. Et si tu as besoin de quelque chose, tu... tu n'auras qu'à regarder dans le placard de la salle de bains. Tout au fond, en haut à gauche. Sers-toi, tu n'as pas besoin de dépenser ton argent de poche pour ça."

Le jeune adolescent garda la bouche fermée, un peu gêné de parler de contraception avec son père. Ce dernier, ayant fait passé son message, se leva, pour le laisser digérer l'information.
Pendant ce temps, Félicité sortait tranquillement de son bureau. La journée lui avait paru longue, et il lui tardait de pouvoir rentrer chez elle, et de mettre les pieds sous la table.

Elle monta dans la voiture, boucla sa ceinture et démarra le moteur. Le véhicule commença à se mouvoir sur la route, et sa conductrice se détendit petit à petit.

Jusqu'à ce que, passant devant l'une des maisons à vendre de la banlieue, elle aperçut quelqu'un qui déposait des cartons sur le palier.

Elle freina brusquement.

3 commentaires:

  1. Euh.... Lydia a un petit ami, et, entraine Gabriel dans une relation intime alors qu'il l'aime tout particulièrement : ce n'est pas bien ça, elle aurait du rompre avec son autre Jules avant... Elle a du avoir des relations intimes avec son petit ami car elle semble expérimentée, non ?
    Ce n'est pas bien tout cela, je ne voudrais pas que notre Gabriel souffre....

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  2. Voilà j'ai enfin rattrapée mon retard !

    J'aime toujorus autant l'histoire et j'ai hâte de découvrir la suite ! :D

    Ouuuh, Lydia n'as pas l'air très sincère... ça sent pas bon tous ça..

    Et j'ai comme l'impression que la personne posant ces bagages devant la maison de banlieue... est la première colloc' de Félicité... (dont j'ai mangé le nom x: )

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