05/12/2016

Chapitre #18: Socialisation

Au début de l'été, Félicité pu reprendre son travail, et ce fut avec délectation qu'elle commença à interroger la population de la ville. Elle voulait leur donner la parole dans son journal, et il n'y avait rien de mieux pour la recueillir que de parcourir les parcs et les rues de Plavi Raj.
L'idée de composer son propre livre continuait de lui trotter dans la tête, et elle avait commencé à réunir quelques uns de ses souvenirs dans un carnet, afin de voir par la suite comment est-ce qu'elle allait organiser tout ça. Akim se sentait mieux dans son rôle de père, ce qui lui permettait de se concentrer pleinement sur sa carrière.

Elle approchait de l'objectif qu'elle s'était fixé, et avançait sereinement.
Gabriel avait quitté son petit berceau, et il avait fallu lui acheter un lit adapté à sa taille, ainsi qu'une nouvelle garde-robe. Il avait grandi tellement vite, que ses parents avaient l'impression de n'avoir pas vu le temps passer.

Assez grand pour sortir tout seul, il profitait de l'été pour aller s'acheter des glaces, ou regarder la télévision en compagnie de sa mère, pendant que cette dernière travaillait sur les articles de son journal.

Son plat préféré était le sandwich frit à la banane, une pâtisserie que son père lui faisait avec plaisir, sitôt qu'il le lui demandait.
Dans le garage, il découvrit un vieux vélo, qu'il dépoussiéra et lava pendant deux jours, avant de voir que le véhicule à deux-roues était comme neuf.

Il s'agissait en réalité du vélo que Félicité avait acheté durant sa jeunesse, quand elle n'avait pas encore la possibilité de conduire une voiture. Elle s'était procuré ce vélo, en pensant l'utiliser pour les différents trajets dans la ville. Elle l'avait finalement très peu utilisé, et Gabriel se l'appropria.

C'était le transport parfait de l'été, pour se rendre au parc et déguster sa glace.
Avec la place qu'elle occupait à présent au sein de sa boîte, Félicité pouvait être beaucoup plus présente à la maison. Pendant que Akim faisait la cuisine ou nettoyait la maison, elle s'occupait de ranger la chambre des garçons, et de donner le bain à Kilian.

Elle souriait à la vue de sa tignasse blonde, il avait des cheveux plutôt épais, mais très fournis. Cela lui rappelait sa propre mère, qui avait elle aussi eu les cheveux blonds. Elle aurait aimé que ses enfants puissent connaître leurs grands-parents, mais ce n'était pas possible. Il ne lui restait plus que son livre, pour leur présenter la femme formidable qu'elle avait été.
Gabriel découvrait ses premiers instants sur l'ordinateur: si Félicité s'y connaissait en bureautique, Akim avait toute une liste de jeux vidéos auxquels il aimait s'adonner de temps en temps, quand il le pouvait. Il avait toujours voulu partager ce loisir, et s'était tout naturellement tourné vers son fils, lorsque celui-ci vint en âge de pouvoir passer un peu de temps devant l'ordinateur.

Cependant, son père savait qu'il fallait limiter ce temps: avec ses premiers jours d'école, Gabriel ne devait pas se coucher trop tard, et il lui fallait s'occuper de son travail personnel. L'ordinateur, c'était bien les week-end, mais en semaine, ses parents le restreignaient.
Ses premiers jours d'école se passèrent plutôt bien. Le bus venait le chercher tous les matins, et il pouvait passer un peu de temps avec ses camarades avant le début de la classe. Le soir, il ramenait ses devoirs, et son père veillait à ce que tout se déroule pour le mieux pour lui, quitte à le surveiller et à lui donner un petit coup de main.

Kilian était encore loin tout ça, et se contenait de jouer sagement avec le coffre à jouets.

"Quelle chance tu as! soupirait Gabriel quand il restait bloqué sur un problème de calcul."
Un soir, Félicité et Akim eurent une nouvelle discussion, à propos de leur petite famille. Ils savaient que s'ils voulaient un dernier enfant, ils ne fallait pas tarder: ils ne voulaient pas devenir séniles avant que tous leurs enfants n'aient bien grandi.

"Tu te sens encore l'envie d'une nouvelle grossesse? demanda Akim.
-La vraie question, c'est si tu as envie d'un troisième enfant, répliqua-t-elle."

Il la prit dans ses bras et la serra contre lui.

"Seulement si toi, tu en as envie."

Elle lui sourit, et l'entraîna en gloussant vers le lit.
Akim était heureux à l'idée d'avoir un nouvelle enfant. Il avait fini par accepter la réalité, et agrandir sa famille un peu plus lui semblait être un bel avenir. Il savait qu'ils ne pouvaient pas trop tarder, et que de nombreux problèmes pouvaient surgir lors d'une grossesse tardive. Ils se trouvaient à présent à la limite, et ce serait sans doute le dernier enfant qu'ils auraient.

Alors même que l'enfant n'était pas encore conçu, il se surprenait à réfléchir à quelques prénoms, et à se demander s'il voulait encore un garçon, ou plutôt une fille.

Il leur faudrait également réaménager la maison. Si deux enfants tenaient dans une chambre, il ne serait pas possible d'y faire dormir toute leur progéniture.
Félicité, quant à elle, se sentait sereine vis-à-vis de cette décision. Rien ne pressait, et si elle avait envie de ce dernier enfant, elle profitait pleinement de chaque soir, de chaque moment où Akim venait se loger en elle pour lui faire l'amour, tantôt tendrement, tantôt sauvagement.

Elle sentait pourtant que la fatigue la gagnait de jours en jours, et que sa poitrine commençait à être douloureuse. Il ne lui avait jamais semblé que faire un enfant pouvait être aussi facile.

Elle se fit couler un bain, et y plongea, munie d'un livre pour faire passer le temps.
Akim, attendant que sa femme sorte de la salle de bains, s'occupait des devoirs de son fils aîné. Ils avaient décidé de s'installer sur la terrasse, sur le bac à sable qu'il avait installé pour que ses deux enfants puissent s'amuser l'été.

"Et là, je ne comprends pas très bien la consigne, fit Gabriel.
-Montre-moi donc..."

Il jeta un oeil à l'exercice, et tenta de le simplifier au maximum.
Les doutes quant à la possible grossesse de Félicité se dissipèrent bientôt, quand elle commença à avoir des nausées à n'importe quel moment de la journée, et qu'elle finissait par se rendre aux toilettes en courant.

Elle essayait pourtant de rendre ces signes les moins visibles possibles, pour ne pas inquiéter ses enfants. Avec Akim, ils avaient décidé de ne pas leur annoncer la grossesse dès qu'elle serait effective. Il pouvait y avoir des complications, ils en étaient conscients, ils n'étaient plus tout jeunes.

La venue de ce nouveau bébé ne pouvait être certaine qu'après les deux premiers mois.

3 commentaires:

  1. Félicité et Akim sont adultes et le temps est passé si vite !!!

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    1. déjà adulte oui! ils ont bien profité de leur jeunesse cela dit!

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  2. Cela passe trop vite !

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