Chapitre #14: A la vie, à la mort

A la maison, on s'organisa rapidement de façon à s'occuper de Gabriel, tout en essayant de se reposer. Félicité n'avait que quelques jours de congés, et elle essayait de profiter au maximum de son fils, avant de retourner travailler: ce serait alors à Akim se prendre soin du bébé toute la journée, comme ils l'avaient convenu.
Malgré leur budget serré, la jeune femme avait trouvé une magnifique robe de mariée. Elle était ancienne, et elle n'était pas la première à la porter, mais elle l'avait aimée au premier coup d'oeil. Ils avaient décidé d'organiser leur mariage en toute intimité, seulement tous les deux.

Quand elle fut prête, Akim vint la chercher, et il la conduisit jusqu'à leur lieu de rendez-vous, laissant Gabriel en compagnie de sa nourrice.

Pour le jeune homme, il était important de se marier dans un endroit aussi solennel. On ne se mariait pas tous les jours, et même s'il n'était pas très croyant, il n'aurait pu prendre une femme ailleurs.

Les deux jeunes gens traversèrent l'allée, au milieu des bancs vides. Le gardien de la foi les attendait déjà près de l'arche de mariage, où ils se placèrent tous les deux.

D'un signe de tête, ils indiquèrent au gardien qu'ils étaient prêts. L'émotion les gagna rapidement, et Félicité prit une longue inspiration.

"Cher Akim, chère Félicité, nous sommes ici aujourd'hui pour vous unir."

La cérémonie commença. Quelques curieux, qui étaient entrés par hasard dans le bâtiment, vinrent s'installer sur les bancs pour y assister, trouvant que ce devait être le plus beau jour d'une vie.

La main de la jeune femme trembla, lorsque son époux lui passa la bague au doigt. Il lui tint alors fermement les doigts pour la rassurer, et elle lui sourit.

"Par les pouvoirs qui me sont conférés, je vous déclare à présent mari et femme."

Le gardien recula de quelques pas, et se mit à applaudir. Les quelques spectateurs qui étaient toujours présents suivirent le mouvement, tous ravis pour les deux jeunes mariés.

Akim prit son épouse dans ses bras, puis l'embrassa un long moment.

"Je n'aurais pas pu trouver meilleure femme, lui dit-il.
-Tu exagères, je suis certaine qu'il y a des femmes bien plus jolies que moi! Je me demande parfois, comment se fait-il que tu m'aies choisie moi..."

Il lui caressa la joue, attendri par ses questions.

"Parce que je te trouve parfaite, tout simplement. A mes yeux, il n'y aura jamais d'autres femmes que toi."

Emue, elle lui sauta dans les bras et il la tint contre lui.

"Toi aussi, je n'aurais jamais cru qu'un jour, je serai mariée et que j'aurai des enfants... Tu m'apportes tout ce que j'ai toujours voulu, merci pour ça."

Il déposa un nouveau baiser sur sa joue, et, en la serrant toujours dans ses bras, traversa l'allée centrale, sous les cris et les félicitations du public.

"Où allons-nous? demanda-t-elle.
-Fêter notre mariage bien sûr!"

Ils grimpèrent dans la voiture, et Akim la conduisit dans l'un des bars de la ville.

"Je sais que ce n'est pas très luxueux, mais...
-C'est parfait! le coupa-t-elle."

Alors qu'il se dirigea vers le bar pour commander des boissons, la jeune femme tendit la main devant elle, pour admirer son alliance. Elle n'avait pas pu la voir avant la cérémonie, et elle la trouvait resplendissante.

"Puis-je vous proposer un cocktail mademoiselle?"

Akim revint avec deux verres, et elle accepta le sien avec grande joie, avant qu'il ne l'invite sur la piste de danse. Elle était ravie de passer cette soirée en sa compagnie, même si leur tenue dénotait dans cet endroit chic mais raisonnable. Ils n'avaient pas assez d'argent pour organiser une énorme fête, mais à quoi bon? Elle-même n'avait pas de famille, quant à Akim, il parlait rarement de ses parents, et n'avait pas émis le souhait de les lui faire rencontrer.

Mieux valait un mariage qui rentrait dans leurs désirs, plutôt que quelque chose qui ne leur correspondait pas.

Ils dansèrent longtemps, jusqu'à ce que la nuit tombe, s'adaptant à chacun des rythmes de musique. Il y avait parfois des danses endiablées, et d'autres fois des slow qui rapprochaient les corps. Félicité se laissait entraîner, elle ne pouvait pas se sentir plus heureuse qu'en cette soirée.

"Je crois bien qu'avec toi, je pourrai vivre sereinement durant toute ma vie, lui glissa-t-elle à l'oreille.
-Tant mieux... C'est tout ce que je voudrais t'apporter, de la sérénité et du bonheur."

Il savait à quel point son enfance n'avait pas été facile, et il était heureux de pouvoir lui faire découvrir tout ce qu'il connaissait.

Quand ils rentrèrent à la maison, il était déjà tard et la nourrice prit rapidement congés. Ils s'assurèrent que Gabriel dormait paisiblement, avant de s'enfermer dans leur chambre.

Akim se plaça derrière la jeune femme, et commença à l'embrasser dans le cou. Elle ferma les yeux pour profiter de cette marque de tendresse, jusqu'à ce qu'elle sente ses mains baladeuses: l'une de ses mains, virile, lui touchait la poitrine avec insistance.

"Que serait un mariage sans une nuit de noce digne de ce nom... souffla-t-il à son oreille."

Elle frissonna, se sentant tout à coup d'humeur coquine.

Elle se retourna vers lui, et le poussa légèrement vers l'arrière.

"Assieds-toi..." lui dit-elle lorsque ses pieds rencontrèrent le siège qui se trouvait derrière lui.

Il se laissa tomber, un sourire excité sur le visage. Félicité se plaça à genoux devant lui, et lui ouvrit son pantalon. Il posa une main sur ses cheveux blonds: malgré son caractère doux et conciliant, ce genre de moments lui donnaient des pulsions dominatrices incontrôlables, et il était plus que ravi de voir son épouse être à l'origine de ces moments de plaisirs. C'était lui qui lui avait fait découvert tout ce que le sexe pouvait avoir de plaisant, et elle semblait tout apprécier autant que lui.

Quand elle eut terminé ce premier acte de leur nuit de noces, il la força à s'allonger par terre, et se plaça à califourchon sur elle.

"J'ai envie de toi maintenant... j'ai envie de toi, ne cessa-t-il de répéter.
-Je ferai tout ce que tu voudras..."

Elle ferma à mis-clos les yeux, et entrouvrit la bouche. Elle avait appris que c'était une expression à laquelle Akim ne pouvait pas résister, et elle avait également envie de passer aux choses sérieuses.

Il la déshabilla, et jeta sa robe et son propre costume dans un coin de la pièce, avant de couvrir de baisers le corps de son épouse.

"Tu... tu veux faire ça par terre? demanda-t-elle entre deux baisers.
-Ça ne t'excite pas? Près du miroir, tu auras tout le loisir de nous observer en pleine action..."

Ses yeux brillaient, et il se redressa légèrement.

"Retourne-toi, lui ordonna-t-il."

Elle obéit instantanément. Si elle aimait parfois prendre des initiatives, elle trouvait que c'était beaucoup plus excitant lorsque Akim lui disait ce qu'elle devait faire. Elle aimait se sentir totalement soumise, et guettait avec envie la moindre de ses paroles.

Elle sentit le bassin du jeune homme se presser contre son dos, et frissonna pendant qu'il lui mordillait le lobe de l'oreille.

"Redresse-toi."

Elle se redressa, et il rapprocha alors son corps du sien, se collant tout à fait contre ses fesses et son dos. La peau du jeune homme était chaude et enivrante, et même si elle ne pouvait pas le voir de face, Félicité savait pertinemment qu'en levant la tête, elle pourrait apercevoir son visage dans le miroir.

Il passa une main entre ses jambes, et comprit qu'elle était prête à passer à l'étape supérieure. Il dégrafa son soutien-gorge, retira sa culotte et se déshabilla totalement à son tour.

Il se colla à nouveau contre elle, et elle ne put s'empêcher de commencer à gémir.

La tension était devenue trop forte pour elle et il s'empressa de la prendre. Emporté par ses émotions et son désir, il la tint fermement par les hanches et se pressa contre son dos.

Il aimait sentir son parfum durant ces instants de partage, sentir sa peau douce et satinée, mais il aimait aussi l'entendre, et il l'encourageait toujours à exprimer son plaisir à voix haute. Il passa un coup de langue sur son épaule, les moindres de ses faits et gestes la rendaient toujours plus expressive.

Leur nuit de noce dura longtemps, et ils firent l'amour plusieurs fois. Si Akim avait choisi leur première position, il laissa davantage de liberté par la suite à Félicité, qui savait très bien lui montrer ce dont elle avait envie.

Les jambes enroulées autour des hanches de son amant, elle n'avait plus qu'une seule pensée en tête: qu'elle était tombée sur le plus merveilleux des hommes, et que s'il n'avait pas été là, elle n'aurait peut-être pas connu autant de plaisir et de désir pour quelqu'un.

Une soif avait grandi en elle, une soif qui semblait insatiable, et qu'il fallait toujours assouvir.