03/10/2016

Chapitre #7: La première nuit

 "Elsa, attends..."

Félicité rattrapa son amie, avant que cette dernière ne parte. Elles ne pouvaient pas continuer à s'ignorer de la sorte, la situation était devenue trop tendue pour continuer.

"Il faut qu'on parle, il faut qu'on se dise les choses. Je ne crois pas que ce soit bien qu'on ne se parle plus comme ça... Tu es ma meilleure amie, n'est-ce pas?
-Ecoute Félicité, je veux pas te  blesser, mais moi je crois qu'on devrait s'en tenir là, au contraire."
La jeune femme eut l'impression de recevoir une douche froide. Comment pouvait-elle refuser le dialogue à ce point?

"Mais Elsa! s'exclama-t-elle. Tu ne peux pas dire ça, tu es vraiment bête ou quoi?! Moi je m'inquiète, tu n'imagines pas ce que j'en viens à imaginer, ce n'est pas possible de continuer comme ça!"
 Mais s'énerver était certainement la dernière chose à faire, et Elsa s'en sentie offensée.

"Je ne te dois rien ok?! répliqua-t-elle. Je n'ai aucune obligation de tout te révéler de ma vie! Alors s'il te plaît, éloigne-toi un peu, je te trouve bien intrusive ces temps-ci!
-Ah oui tu ne me dois rien?! Je te signale que si tu as un toit,  c'est grâce à moi! Et j'estime que tout ce qui se passe dans cet appartement me regarde, alors j'aimerais savoir qui est venu, et surtout, pourquoi il y avait un sac rempli de billets au beau milieu du salon!
-Tu... Tu as vu l'argent?"

Félicité hocha la tête, tandis que Elsa se trouvait tout à coup gênée. Elles retrouvèrent leur calme, mais il n'était pas question pour Elsa de dire quoi que ce soit de plus.

"Ecoute, on devrait s'en tenir là. Vraiment..."
 Félicité sentit ses lèvres trembler, et elle dut retenir quelques larmes.

"Mais pourquoi...?"

Elsa haussa les épaules, sans pouvoir lui répondre quoi que ce soit.

"Tu as vraiment tout gâché! s'exclama alors Félicité."

Elle lui tourna le dos, et partit en claquant la porte de l'appartement derrière elle.
Elsa n'essaya même pas de la rattraper, et c'était tant mieux. Elle se sentait trop en colère, elle ne voulait plus lui parler ni même la voir. A quoi bon? Si elle ne voulait pas lui parler, alors tant pis. Mais elle avait trahi sa confiance, et Félicité avait l'impression que plus jamais elle ne pourrait croire les paroles de son amie.

Elle marcha dans la neige, elle était devenue profonde et il était difficile de progresser. Où allait-elle aller? Elle errait, elle n'avait pas vraiment de but. Elle ne voulait juste pas retourner chez elle, elle s'y sentirait encore plus seule qu'elle ne pouvait l'être là, au beau milieu de la rue.
 Alors elle décida de se rendre chez Akim. Un jour, au détour d'une conversation, il lui avait indiqué son adresse, et elle s'en rappelait. Ce n'était pas si loin que ça, et elle se mit en route. Quand elle arriva, elle eut beau toquer, elle ne reçut aucune réponse: il n'était pas chez lui. 

Elle prit alors place sur les marches du perron. Elle n'avait pas pensé à prendre son téléphone portable, la seule solution était donc d'attendre. Elle avait tout son temps, de toute façon.

Elle regardait les flocons qui tombaient, les voitures qui passaient sur la route. Elle pensait à Elsa, elle se demandait si elle s'en voulait d'avoir agi ainsi, ou si au contraire, cela lui était égal. Elle était triste, parce qu'elle avait peur de perdre son amie.
 Enfin, après près d'une heure d'attente, elle aperçut Akim qui arrivait. Elle se redressa, et lui fit un petit geste timide de la main. Il allait être difficile de lui expliquer la situation, mais elle espérait qu'il comprendrait...

"Akim!
-Salut! Je ne t'attendais pas ici!
-C'est que... Elsa et moi, nous nous sommes disputées, et... et j'ai claqué la porte, et... et je ne savais pas où aller alors... Alors j'ai pensé que peut-être je pourrais venir te voir."

Il inséra la clé dans la serrure de la porte, et lui fit un signe de la tête.

"Ah, les femmes et leurs problèmes. Allez, entre, tu dois être frigorifiée."
 "Merci!"

Elle entra, et il referma derrière eux, tandis qu'elle découvrait pour la première fois l'intérieur de sa maison. C'était petit, mais c'était chaleureux et confortable, comme elle l'avait imaginé.

"Je suis vraiment désolée de m'imposer comme ça, s'excusa-t-elle, je... je voulais juste parler à quelqu'un. Je rentrerai chez moi tout à l'heure, de toute façon, il faudra bien prendre une décision...
-Tu n'es pas pressée, tu peux passer la nuit ici, si tu veux.
-Oh, c'est vrai? demanda-t-elle pleine d'espoir.
-Bien sûr. On forme un couple, je ne vois pas pourquoi ça me dérangerait! Je te l'aurais proposé d'ailleurs, si je ne t'avais pas trouvée sur le pas de ma porte!"

Elle s'essuya les yeux, et il la serra contre lui.
 "Que s'est-il passé? demanda-t-il.
-Pas grand-chose, au final... Je voulais qu'on parle, une bonne fois pour toute, et elle a refusé. Elle a dit que ça ne me regardait pas, et... qu'elle ne me devait rien."

Elle haussa les épaules, et il l'embrassa sur le front.

"Je suis désolé pour vous deux.
-Tu n'y es pour rien.
-Est-ce que tu as faim? Il ne me reste pas grand-chose dans le frigo, mais...
-Non merci, je n'ai pas faim. Je voudrais juste... que tu me tiennes encore dans tes bras."
 Il lui sourit, et vint la prendre contre lui.

"A vos ordres, madame.
-J'ai de la chance de t'avoir... Si tu n'étais pas là, je serais vraiment seule.
-Je ne te laisserai pas tomber, tu le sais bien.
-Je pourrais toujours compter sur toi, n'est-ce pas?
-Bien sûr. En tout cas, je ferai mon maximum pour ne pas te décevoir..."

Il passa une main dans ses cheveux blonds, et ils se blottirent l'un contre l'autre sur le canapé.

"Je te laisserai ma chambre cette nuit, je dormirai dans le salon, dit-il.
-Quoi? Oh, ne me laisse pas seule..."

Elle écarta un peu son visage du sien, puis lui donna un baiser.

"Je ne veux plus jamais être seule. C'est trop de souffrances."
 Il se leva, puis l'emmena dans la chambre.

"D'accord. Alors voici la chambre... Ce n'est pas très luxueux, mais on y dort bien, dit-il avec un sourire.
-Elle est parfaite, je crois que je l'aime déjà!"

Elle retira ses chaussures, puis s'allongea sur le lit en s'étirant longuement. Tandis que Akim s'asseyait au sol pour délacer ses chaussures également, Félicité se retourna sur le ventre, et s'approcha tout près de lui, pour contempler son visage. Il semblait si beau et consciencieux, et elle se rendit compte à quel point elle l'aimait. C'était un amour comme on en voyait peu, fort et indéfectible.

"Je ne te l'ai pas souvent dit, mais je t'aime, tu sais.
-Je t'aime aussi."
Il grimpa sur le matelas pour la rejoindre, et quand il s'allongea, elle se posa sur le ventre, à moitié sur son torse, pour quelques baisers de plus. La nuit tombait petit à petit, et elle alluma l'une des lampes de chevet. Par habitude, il lui caressa les cheveux, avant de toucher ses épaules, ses bras, ses mains. Puis il effleura sa poitrine du bout des doigts, faisant s'entrechoquer les boutons de son gilet. Félicité plongea son regard dans celui de son amant, dans lequel était allumé un désir qu'elle sut déchiffrer.

Elle se redressa, et commença à ouvrir ses vêtements.

"Je... Je ne l'ai jamais fait pour personne, avoua-t-elle.
-Le contraire m'aurait étonné."

Il l'aida à retirer ses vêtements, savourant chaque centimètre de sa peau qu'il découvrait, puis ôta à son tour les siens.

"Tu es vraiment belle, lui murmura-t-il."

Il continua de la caresser, tandis qu'elle explorait elle aussi, timidement, son corps d'homme.
Puis il se redressa, et il l'invita à s'asseoir à califourchon sur lui. La jeune femme sentit sa peau chaude se coller contre la sienne, et quelque part, tout au fond de son être, de nouvelles sensations commençaient à voir le jour. Elle le sentait de plus en plus désireux, il posa un baiser sur sa poitrine, leva la main pour la toucher.

Elle ferma les yeux pour profiter de ce moment, et plongea les doigts dans sa chevelure noire. Plus les minutes passaient, et plus il devenait osé et aventureux. Mais elle aimait ça, en témoignaient ses gémissements.

Il la rallongea, et quand elle souleva ses paupières, elle le vit tendre la main vers la table de chevet.

"Si tu veux qu'on s'arrête là, on peut... dit-il.
-Mmhm, non... non, continue..."
Tandis qu'il enfilait un préservatif, elle se préparait à le recevoir. Elle ne se sentait pas vraiment anxieuse, même si une certaine appréhension  se cachait au creux de son ventre, elle savait que tout se passerait bien, et elle était rassurée de voir qu'il avait pensé à tout pour cette première fois.

Il se pencha au-dessus d'elle, et il recommença à l'embrasser avec fougue, ce qui eut pour effet de détendre complètement la jeune femme. Elle écarta les jambes, et il put venir s'allonger tout contre elle. Ses doigts s'enfoncèrent dans ses épaules lorsqu'il commença à la pénétrer, mais malgré la douleur, une douce chaleur l'envahit, et elle oublia bien rapidement cette sensation inconfortable, pour se concentrer sur le plaisir qui montait en elle.
Faire l'amour était différent de ce qu'elle avait imaginé. Oh bien sûr, elle avait tenté de se renseigner, mais quand elle avait posé quelques questions à Elsa, sur ce que représentait finalement le sexe dans un couple, ses réponses avaient été évasives. Elle comprit petit à petit que les expériences de son amie n'avaient pas dû être des plus merveilleuses, parce qu'elle savait qu'après cette première expérience, elle en redemanderait, et que le plaisir sexuel allait prendre une place importante dans sa vie de femme.

Akim la redressa à nouveau, diminuant la cadence de ses va-et-vient. Il la fit sauter sur son bassin, et elle sembla comprendre que c'était une position qu'il appréciait. Sans pouvoir rien y faire, elle sentait son visage et sa poitrine se tendre vers l'arrière, et plus son amant venait haleter près de son oreille, plus elle avait l'impression de devenir incontrôlable.
Elle sentait son corps se secouer sous les mouvements de Akim. Il la reposa sur le lit, et elle sentit qu'il arrivait au bout des choses. Elle avait très chaud, et elle se cambra une nouvelle fois sous le regard de son amant.

"Akim... Akim... murmurait-elle davantage pour elle-même que pour l'homme qui lui faisait l'amour."

Il se pressa contre elle, et elle comprit dans un dernier râle qu'il venait de jouir. Elle tenta de reprendre son souffle, mais elle avait l'impression d'avoir couru une épreuve olympique, et il lui fut difficile de retrouver un rythme normal.
Le jeune homme serra Félicité dans ses bras, et elle dut reconnaître que l'odeur de l'amour lui plaisait. Elle leva les yeux vers lui, et il l'embrassa.

Elle ne put s'empêcher de sourire, puis de rire. Akim lui sourit également, et elle éclata franchement de rire lorsqu'il posa une main sur son ventre, parce qu'elle était très chatouilleuse.

"J'espère que tu ne m'as pas trouvé trop...
-C'était bien, le coupa-t-elle. C'était bien, je ne crois pas que j'aurais pu avoir une meilleure première fois."

4 commentaires:

  1. Et be voilà, on entre dans le vif du sujet :p:
    On dirai presque un des romans à l'eau de rose que je dévore en ce moment. (ben oui, j'ai une petite envie de lire du facile)
    En tout cas on s'attendait à ce que ça se passe comme ça avec Akim. Par contre ça devient de plus en plus compliqué avec Elsa.

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  2. Non, ce n'est pas un roman à l'eau de rose, c'est croustillant :-D

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